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Table ronde avec KYO pour évoquer la sortie de leur deuxième
album.
Quelle est la différence entre ce nouvel
album et le précédent ?
On a essayé d’avancer dans tous les domaines. Musicalement,
c’est plus rock, plus électronique. On a voulu que chaque
élément apporté à nos chansons soit à
sa place. Avec notre 1er album, on faisait en quelque sorte notre apprentissage
sur l’écriture des chansons et le travail en studio. Cette
expérience nous a servi pour faire de notre mieux sur ce nouveau
disque.
Cette évolution s’est elle faite naturellement ?
On ne s’est pas posé tellement de questions et on n’a
pas voulu théoriser notre musique. Certains riffs de guitares ne
sont pas gratuits pour « être plus rock » mais juste
parce qu’on estimait que le morceau s’y prêtait comme
«Le Chemin » ,« Tout envoyer en l’Air »ou
« Comment te dire ». Mais on a aussi écrit des ballades,
en se laissant guider par l’âme des chansons ( «Dernière
Danse», «Tout Reste à Faire »). Quant à
l’attitude, on veut rester fidèle à ce que l’on
est…Tous les 4 dans le minibus à silloner les routes de France,
ça nous ressemble.
Quelles sont vos influences ?
On a toujours été très impressionné par l’énergie
du Métal américain (Korn, Deftones) puis avec les années
on s’est ouvert à d’autres styles : Coldplay, Noir
Désir, Bjork, Garbage, AstonVilla, De Palmas, Zazie, Travis,etc…
L’écriture et l’enregistrement, ça vous a pris
beaucoup de temps ?
Pendant un an, on a énormément écrit et composé.
On a choisi 11 titres parmi une cinquantaine. Au niveau de la production,
on a pu travailler, sans pression, on s’est équipé
en matériel et on a pu tout dégrossir chez nous. Ca nous
a permis d’être mieux préparés avant d’entrer
en studio et de co-réaliser cet album avec Francois Delabrière.
Notre expérience sur scène nous a également servi.
Parlons des textes…
A la fin d’une longue série de concerts (1éres parties
de David Hallyday, Pascal Obispo, Placebo et Indochine ) le retour à
la maison a été un peu douloureux. Notre mode de vie devait
être difficilement conciliable avec des relations stables puisque
les nôtres ont progressivement toutes volées en éclats.
On s’est un peu replié sur nous-mêmes avant de se lancer
dans l’écriture, avec moins d’illusions et plus de
vague à l’âme. L’agonie du couple «Dernière
Danse», la jalousie destructrice «Je Saigne Encore »,
le manque de communication «Comment te Dire » ou encore le
sentiment de frustration «Je te Vends mon Ame», ont été
autant de thèmes qui se sont imposés naturellement. On n’a
pas voulu se perdre sur des terrains que l’on ne connaissait pas.
Comment s’est fait votre rencontre avec Sita ?
On cherchait une voix féminine pour porter l’histoire du
titre «Le Chemin». On l’avait entendue à la radio
et on avait bien flashé sur son timbre. Comme elle était
chez Zomba Hollande, ça a été plus facile. On lui
a fait parvenir une maquette du titre et elle a tout de suite accepté.
Elle est venue en studio et en moins d’une heure, alors qu’elle
n’avait jamais chanté en français, elle a su apporter
une douce fragilité à la chanson. On était tous tellement
satisfait du résultat qu’on a décidé d’en
faire notre premier single.
Quelles sont vos priorités avec cet album ?
Repartir en tournée. On a été découvert sur
scène et c’est là que l’on se sent le mieux.
Ces nouveaux morceaux ont un côté plus brut, avec un potentiel
plus live que les précédents. Et on a vraiment envie de
retrouver très vite toutes ces sensations.
Si l’on ne devait retenir qu’une seule chose ?
C’est difficile pour nous de réduire notre travail à
une seule chose. On espère seulement que beaucoup de gens emprunteront
«Le Chemin» avec nous et qu’ils seront assez touchés
par nos chansons pour venir nous voir en concert.
Ce qui se passe dans le monde, ça vous interpelle ?
Evidemment. Mais dans certains conflits, comment prendre parti ? Les médias
essaient souvent d’influencer notre façon de voir les choses.
Pour maîtriser l’ensemble des paramètres, il faudrait
avoir une connaissance du terrain que très peu de gens possèdent.
Il y a des jeunes qui ont 20 ans aujourd’hui et qui n’ont
connu que la misère ou la guerre. Et nous qui sommes plutôt
privilégiés, on a essayé de parler de ça à
notre façon dans les titres «Chaque Seconde » et «Sur
nos Lèvres ».
En guise de conclusion, quelles sont aujourd’hui vos relations avec
votre maison de disques ?
Sereines ! Et pour tout vous dire, on doit beaucoup au boss du label,
qui croit en nous depuis le début et qui malgré un premier
album qui n’a pas fait un gros carton, nous a laissés libres
de faire ce que l’on voulait pour le second, sans essayer de nous
formater !
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